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Zeina Saleh Kayali
[Photo : © John Nation]
C’est ainsi que s’intitule le dernier disque de Nada Loutfi, opus qui vient de sortir aux Etats-Unis où réside la pianiste. Pour mémoire, Nada Loutfi est la seule Libanaise ayant obtenu un premier prix de piano au redoutable et redouté Conservatoire supérieur de musique de Paris (CNSMP). Grande spécialiste de la musique romantique en général, Nada a noué une relation très particulière avec la musique romantique allemande et notamment Johannes Brahms qui est au cœur de cet excellent enregistrement.
Au programme, deux Rhapsodies (n° 1 en si mineur et n° 2 en sol mineur), œuvres de la maturité du compositeur, structurées comme des mini-sonates, avec une partie lente encadrée par deux parties plus rapides. Œuvres fourmillantes de contrastes entre caractère passionné et accents de tendresse, elles sont transcendées par le formidable travail de l’interprète sur les coloris et la cohérence musicale avec laquelle elle conçoit le parcours. Ces deux pièces trouvent, sous les doigts raffinés de Nada Loutfi, une limpidité polyphonique et une intensité qui ne perdent jamais de vue l’art de la narration.
Puis viennent les Valses pour piano de l’opus 39, ensemble de petites pièces initialement écrites pour piano à quatre mains, mais qui existent également dans un arrangement pour piano solo du compositeur. Là aussi, on retrouve incontestablement la marque d’une artiste réfléchie qui ne se contente pas d’aborder un répertoire démonstratif, mais se confronte, avec style et profondeur, aux grandes pages de la littérature pianistique.